Texte
“ 24.Ne
savez- vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un
seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. 25 Tous ceux qui
combattent s'imposent toutes espèces d'abstinences, et ils le font pour obtenir
une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne
incorruptible. 26 Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure ; je frappe,
non pas comme battant l'air. 27 Mais je traite durement mon corps et je le
tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres.
".
Introduction
En suivant l’ouverture des JO de Paris 2024, ce
que l’apôtre Paul a mentionné en 1 Co
9.24-27 a attiré mon attention et m’a amené dans une certaine actualité et vous
devinez laquelle : les compétitions qui vont se dérouler lors des jeux Olympiques. Cependant, la question
qui me taraude l’esprit est de cherche à relever les concepts spirituels qui se
profilent derrière ce que Paul évoque : quels liens éthiques est à découvrir entre la foi chrétienne et les
Jeux Olympiques ?
L'apôtre Paul, il faut
le dire, n'a jamais participé aux Jeux
olympiques, mais il a utilisé les Jeux comme métaphore dans ses écrits pour
mettre en évidence des concepts spirituels. En effet, dans 1
Corinthiens 9:24-27, Paul compare la vie chrétienne à une course, en soulignant
la nécessité de discipline et de persévérance pour obtenir la récompense
éternelle. Cette analogie est un exemple de la manière dont Paul utilisait des
images de la culture grecque et romaine de son temps pour transmettre des
enseignements spirituels. Les Jeux olympiques, ayant une grande importance
culturelle à l'époque, offraient une métaphore efficace pour ses messages. Comme si l’apôtre Paul veut
que le chrétien tire des leçons spirituelles en toutes choses dont il est
témoin oculaire. Cela implique que, dans toutes les expériences et
observations de la vie quotidienne, il y a des opportunités pour la croissance
spirituelle et pour comprendre les principes de Dieu. C’est comme Jésus utilise
l’observation des oiseaux pour enseigner une leçon sur la confiance en Dieu : «
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne
sèment ni ne moissonnent, ni ne recueillent dans des granges, et votre Père
céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » (Mt6.26). Cela
montre comment les éléments de la nature ou de la société peuvent servir de
leçons spirituelles.
In
fine, le chrétien est appelé à
tirer des leçons spirituelles de toutes les choses dont il est témoin. Cette
approche encourage les croyants à vivre attentivement et à rechercher la
signification spirituelle derrière leurs expériences quotidiennes, les
événements naturels et les interactions humaines. En utilisant la prière, la
méditation et l’étude des Écritures comme outils, les chrétiens peuvent
discerner et appliquer les leçons spirituelles qu’ils rencontrent, contribuant
ainsi à leur croissance personnelle et à leur compréhension de la volonté de
Dieu. Tel est le but de la présente étude de 1 Co 9.24-27 allusive aux JO de Paris
2024. À cet effet, une question s’impose : d’où viennent les jeux Olympiques ?
Contexte historique des Jeux
Olympiques
Les Jeux Olympiques ont été fondés en 776 av. J.-C. à
Olympie, une ville située dans le Péloponnèse, en Grèce.
Ils étaient dédiés à Zeus, le roi des
dieux dans la mythologie grecque.
Initialement, les jeux étaient organisés tous les quatre ans, et ils ont
continué à se tenir à Olympie jusqu'à leur suppression en 393 ap. J.-C. par
l'empereur romain Théodose Ier.
Ils se faisaient sur un stade qui avait une
piste de 193 mètres ; au début on a commencé à
organiser des courses pour un tour, puis on a fait plusieurs tours et on a
différencié les coureurs rapides des coureurs de fond. Les organisateurs ont
fait des améliorations. Cela faisait venir du monde de partout et toute guerre
civile s'arrêtait à ce moment-là. C'était un festival athlétique. D'autre
villes ont voulu faire de même, par exemple à Corinthe : il y avait un festival
athlétique qui a été organisé par la suite tous les deux ans avec une course de
treize kilomètres. Et là encore, toute guerre civile cessait. Les vainqueurs
étaient portés en triomphe ; on clamait bien haut leur nom, le nom de leur
père, le nom de la ville d'où ils venaient. On organisait un banquet public. On
faisait une statue des plus grands champions. En fait, c'était un culte
idolâtre créant de faux dieux et actuellement existe l'expression que vous
connaissez : « Les dieux du stade ». Les gens adoraient les dieux du stade et les mettaient à l'honneur.
C’est ce qui a été relevé lors de la cérémonie de l’ouverture
des Jeux Olympiques 2024 de Paris, qui aura marqué une étape vers le
satanisme. Les observateurs ont constaté que les transgressions observées lors
de l'événement peuvent soit devenir normales et banales dans dix ans, soit être
vues comme un signe de décadence nécessitant un retour en arrière qui selon eux,
pourrait être perçu comme un retour à l'obscurantisme, marquant la fin d'une
époque de ce qu’ils appellent « liberté ». Cette « liberté »
de spectacles de drag-queens et de « femmes à barbe » critiquant
ouvertement la chrétienté et la nature humaine. Cela nous rappelle des
prédictions que Marie-Julie Jahenny nous a
laissé (La Fraudais, extase datée du 9
mai 1882). Il y est question d’une première crise révolutionnaire ayant
pour origine une vengeance populaire aussi vaste que violente contre la chrétienté
en des termes explicites
Satan sera publiquement invoqué, le vrai Dieu insulté. On
évoquera, en plein public, Satan, le Maître des Puissances, le grand chef qui
détournera les lois de leur bonne route, en une marche effroyable.
C’est pourquoi, même si l’apôtre Paul reconnaît les performances
sportives, il ne veut pas honorer les sportifs. Il reconnaît leurs efforts leur entraînement,
leur capacité d'endurance peu commune, leurs formidables exploits, mais au
conseil qu’il donnait à son disciple Timothée dans 1Tm 4 : 8, il pensait
que :
…l'exercice corporel est utile à peu de
chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente
et de celle qui est à venir.
Toutefois, en 1 Co 9.24, il utilise la métaphore du sport pour illustrer
des principes importants de la vie chrétienne, telles que la discipline, l'endurance et la préparation
spirituelle.
Les jeux Olympiques selon l’Apôtre Paul en 1 Co 9.24-27
1. Métaphore de la course (v.24)
1.1.
Course et Stade
Paul compare la vie chrétienne à une course dans un
stade. Dans les Jeux olympiques de l’époque, les athlètes concouraient pour une
couronne de laurier, symbole de victoire temporaire. Paul utilise cette image
pour montrer que, tout comme les athlètes doivent courir avec détermination
pour gagner, les chrétiens doivent aussi courir avec détermination dans leur
vie spirituelle. Au fait, nous sommes appelés à participer à une course
merveilleuse. Pour courir cette course qui est celle de la vie chrétienne, il y
a des conditions à remplir. La première,
est d'être sûr qu'on est bien engagé. Il y a des personnes qui se croient
engagées dans la course pour l'éternité, mais elles vivent d'illusions, parce
qu'elles pensent que fréquenter une église, aller à la messe ou à un culte, va
leur ouvrir les portes du ciel. En fait, elles se croient engagées, alors qu’elles
ne le sont pas. Pour être engagé, il faut être tourné vers Jésus, lui avoir
donné sa vie, s'être converti et lui appartenir. Il y a eu dans les derniers
jeux olympiques, un coureur français spécialiste du 200 mètre, qu'on croyait engager
mais on s'est aperçu qu'il ne l'était pas ; on comptait sur lui pour un relais
mais il ne pouvait pas participer parce qu'il n'avait pas été inscrit sur la
liste. De même il y a des croyants qui ne sont pas inscrits sur le livre de
Vie, parce qu’ils n’ont pas donné leur vie à Jésus-Christ. La deuxième est
d'avoir une bonne respiration. L'athlète avant le départ
a fait des efforts pour se mettre en condition par rapport au souffle. Quand il
va partir, il saura que son souffle est à point, qu'il est dans de bonnes
conditions pour démarrer et pouvoir gagner. Et pour nous, cela a été dit
souvent: la prière est la respiration de l'âme . Pour avoir une bonne
respiration en ce qui concerne notre vie spirituelle, il nous faut prier. Rien
ne remplacera la prière. Et ce souffle il nous faut aussi le régler dans la course
; le souffle va être différent en intensité pour un coureur de sprint par
rapport à un coureur de fond. Pour nous, il nous faut savoir que notre course
est une course de longue haleine et que nous n'avons pas à nous précipiter ; il
nous faut courir en sachant tenir le souffle. La troisième est d’atteindre un but. Nous avons donc un but. L'apôtre
Paul écrivant aux Phi 3. 13b,14 leur écrivait qu’” oubliant ce qui est en
arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour
remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ ". Le but
c'est la vocation céleste. Nous courons sur une piste qui est déjà balisée par
notre Seigneur. Cette course est-elle quelque chose de pénible ?
Bien sûr il y a une partie de sacrifices, d'efforts, mais il y a la joie du
participant. Et l'apôtre Paul dit : " pourvu que j'accomplisse ma course
avec joie".
1.2.
Le Prix à gagner
Paul souligne que, bien que tous les coureurs participent
à la course, seul un athlète reçoit le prix.
Cela illustre l'idée que, dans la vie chrétienne, il y a un but ultime que
chaque croyant doit viser avec sérieux et engagement. Il y a au bout de la route un prix à
remporter. Pour les concurrents des jeux olympiques c'est une médaille d'or,
d'argent ou de bronze et les autres n'ont pas de récompense ; il n'y a qu'un seul
gagnant. Mais dans la course vers le ciel, tous ceux qui sont dans la course et
qui persévèrent accéderont au but. Ils auront le prix de la vocation céleste et
cela est donné par la Grâce. Le témoignage de Paul au soir de son existence
laborieuse au service du Maître est celui-ci : " J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi
" (2 Tm 4.7).
2. Discipline et Préparation
2.1. Abstinences
Les athlètes grecs, appelés athlètes, suivaient un entraînement intensif en vue des
compétitions. Cette préparation impliquait souvent une discipline stricte, y
compris une abstinence par rapport à certains comportements ou pratiques qui
pourraient nuire à leur performance. Ils suivaient des régimes alimentaires
spécifiques pour optimiser leur condition physique. Cela pouvait inclure des
périodes de jeûne ou de restriction alimentaire avant les compétitions. L’abstinence
sexuelle était considérée comme un moyen de préserver l’énergie et la
concentration nécessaires pour l’entraînement et les compétitions. Les athlètes
croyaient que les relations sexuelles pouvaient diminuer leur vitalité et leur
performance. À cet effet, avant les compétitions, les athlètes participaient
souvent à des rituels de purification et de sacrifice pour obtenir la faveur
des dieux. L’abstinence pouvait faire partie de ces rites pour marquer la
pureté et le respect envers les divinités.
C’est dire que l’abstinence et la discipline faisaient
partie de l’idéal de l’athlète grec, qui était vu comme un modèle de maîtrise de soi, de courage et de dévouement.
Cet idéal était encouragé par les éducateurs et les entraîneurs de l’époque. Dans
cette optique, Paul considère l’abstinence
comme la discipline nécessaire pour atteindre le but spirituel. Le concept d’abstinence chez Paul touche à divers aspects de
la vie chrétienne, notamment la maîtrise
de soi, la discipline spirituelle,
et le rejet des comportements qui
pourraient éloigner les croyants de leur relation avec Dieu. En effet, en 1 Co 9.25,
L’apôtre encourage les croyants à exercer la maîtrise de soi et à éviter les
comportements qui peuvent mener à des excès ou à la moralité douteuse.
En fin de compte, pour l'apôtre Paul, l'abstinence est
étroitement liée à la maîtrise de soi, à la discipline spirituelle, à la
liberté chrétienne par rapport aux lois anciennes, et au respect des
consciences des autres. Elle est perçue comme une manière de vivre une vie
chrétienne authentique et consacrée, en se préparant pour la vie éternelle tout
en maintenant une relation harmonieuse avec les autres croyants. Le but de cette discipline sévère est de ne pas être
rejeté après avoir prêché aux autres. Paul se préoccupe de la possibilité de ne
pas être fidèle à son propre message, soulignant l’importance de vivre selon
les principes qu’il enseigne. En effet, Paul se positionne en tant que modèle
de ce qu’il enseigne, illustrant l’importance de la cohérence entre le message
prêché et la vie vécue, et la nécessité d’une discipline personnelle pour être
efficace dans le ministère.
2.2. L’engagement
total (v.26-27)
Du coup, son message appelle à un engagement total et
déterminé dans la vie chrétienne, similaire à celui des athlètes dans leurs
compétitions. La vie chrétienne nécessite une préparation rigoureuse, de la
discipline et une orientation claire. Cet engagement explique que Paul traite
durement son corps et le réduit en esclavage, utilisant des termes qui évoquent
l'auto-discipline rigoureuse. Cela signifie qu’il est prêt à se discipliner
sévèrement pour rester fidèle à sa mission et éviter l’échec spirituel afin de
remporter la couronne que les chrétiens cherchent à obtenir est incorruptible
et éternelle, contrairement aux
récompenses temporelles des athlètes, Cela
renforce l'idée que les efforts spirituels et la préparation sont bien plus
importants que les récompenses terrestres. Dit autrement, les récompenses
spirituelles sont comparées à une couronne incorruptible, soulignant que les
efforts pour la foi ont une valeur éternelle et ne doivent pas être comparés
aux récompenses temporaires.
Il est à noter que les allusions de Paul aux Jeux olympiques
reflètent à la fois son contexte culturel et son utilisation stratégique des
images sportives pour illustrer des principes de vie chrétienne.
Conclusion
En guise de conclusion, il est à noter que Paul, ayant
grandi dans un contexte où les Jeux olympiques et autres compétitions étaient
des événements majeurs, utilise ces références de 1 Corinthiens 9 :24-27 pour rendre ses enseignements plus accessibles et
pertinents pour ses lecteurs. Les métaphores sportives étaient courantes dans
la culture grecque et étaient bien comprises par ses auditeurs. À travers ses
références aux compétitions sportives, Paul enseigne que la vie chrétienne
requiert une discipline rigoureuse et une orientation vers un objectif
spirituel élevé. Il utilise ces images pour motiver les croyants à vivre de
manière plus engagée et à viser la récompense éternelle que Dieu promet. Les
références de Paul aux Jeux olympiques et aux compétitions athlétiques servent
principalement à illustrer les principes de discipline,
de persévérance, et d'engagement dans
la vie chrétienne.
En utilisant ces métaphores, Paul relie les pratiques
sportives familières à des enseignements spirituels, encourageant les croyants
à vivre avec la même détermination et rigueur que les athlètes qui s'entraînent
pour gagner une couronne périssable.
Jimi ZACKA, PhD
Dans toutes les
villes de la Grèce, particulièrement à Corinthe, il y avait une arène publique
où s'exécutaient des courses et divers combats, dans lesquels saint Paul voit une image de la
vie chrétienne. Ici, le prix, la couronne à remporter par le vainqueur, c'est la vie
éternelle. (Comparer Philippiens 3.12-14 ; 2Timothée 2.5 ; 4.8
)
Pour les Grecs, le sport
était un moyen de renforcer des valeurs culturelles profondément ancrées en y
faisant allusion dans le cadre du jeu et dans les institutions et pratiques
entourant l'athlétisme. Dans les cultures où le sport joue un rôle aussi
central qu'en Grèce, la référence aux valeurs culturelles passe souvent par
l'imitation ou l'allusion aux mythes incontournables de cette culture.
Les
premières Olympiades ont été traditionnellement fondées en 776 avant J.-C.,
date indiquée dans la liste des vainqueurs olympiques d'Hippias d'Elis,
composée vers 400 avant J.-C. La date de fondation de 776 a longtemps été
contestée. Ératosthène et ses partisans se sont ralliés à une fondation en 884,
tandis que Callimaque a estimé qu'elle avait commencé en 828. Les archéologues
et historiens modernes ont soit maintenu la fondation canonique de 776, soit
abaissé le début à 704, soit suggéré de manière moins convaincante un début au
début du sixième siècle avec les autres jeux panhelléniques), soit simplement
laissé la question ouverte. Lire à cet effet, Judith Swaddling,
The Ancient Olympics: A History, University of Texas Press, Austin, 1999; M. Golden, Sport and Society in Ancient Greece, Cambridge, 1998, pp. 63-65
T. F. Scanlon, The Olympic Games in Antiquity:
Bring Forth Rain and Bear Fruit, eds. M. Kaila et al. (Athens: Atrapos, 2004) 61–91]]
Sur les preuves matérielles
d'une fondation des jeux au huitième siècle, voir A. Mallwitz, dans W. Raschke,
éd. The Archaeology of the Olympics, Madison,
1988, pp. , 79-109, ; réimpression,
2002) ; pour la théorie de l'évolution graduelle, voir H. Lee 110-18 dans
Raschke , 1988.
Par définition, les sports
sont des événements publics, des événements du stade, et donc des événements
qui, d'une certaine manière, servent de miroir à l'activité de la sphère
publique de la société en dehors de l'espace circonscrit de la compétition. Les
sports impliquent une performance publique, réalisée par les corps des
participants. Dans leurs manifestations publiques et physiques devant des
spectateurs ou un public, les compétitions sportives sont comparables aux
rituels religieux, à la récitation ou au chant d'histoires et aux
représentations théâtrales dans les cultures anciennes, traditionnelles et même
modernes. Les actions sportives, comme les performances analogues, décrivent
souvent un jeu complexe de tensions dont le public peut tirer des messages
implicites ou explicites des textes de leur passé collectif pour les appliquer
à leur vie actuelle. Chaque athlète se considère comme le dernier participant
dans la tradition des plus grands des années passées. Ainsi, l'activité du
stade constitue en quelque sorte un dialogue entre une culture contemporaine et
l'époque mythique de son référent.