Introduction
Quelqu’un me disait un jour :
« A
Jérusalem, on est très prudent le matin ; par superstition : ce sont généralement
les premiers faits et gestes de l'aube qui façonnent le reste de la journée ». Cette assertion dénote combien cette ville
est chargée de paradoxes, de superstitions et implicitement d'idolâtries depuis des lustres et fait toujours l’objet de conflits
jusqu’à de nos jours. La récente décision de Donald Trump déclarant Jérusalem comme capitale d’Israël en
dit long. Car, sur le plan politique, la ville de Jérusalem a toujours été un lieu de conflits et de discordes entre les nations (Ezechiel 5.5).
Mais pourquoi appelle-t-on Jérusalem « ville
sainte » ? Au-delà de sa trajectoire historique, c’est parce qu’il y a trois édifices pour
trois religions : l’Eglise du Saint-Sépulcre, le dôme du Rocher, la
grande synagogue de Belz. Trois religions monothéistes (Christianisme, Islam et Judaisme) qui n’ont pourtant pas toujours
su cohabiter en toute harmonie. Un paradoxe pour cette cité dont le nom
signifie pourtant « ville de la paix » ou « la paix
apparaîtra » et qui n’a jamais connu de paix.
Bref
aperçu historique
Car,
l’histoire de cette ville est aussi mouvementée que controversée. Mais, pour la
comprendre, il serait mieux de réviser son histoire. L’ancien nom
de Jérusalem était « Jébus »
et ses habitants étaient les Jébusiens.
Ceux-ci faisaient partie des populations idolâtres dont l’iniquité s’était
développé au point que l’Éternel en décida la destruction quand cette iniquité
fut venue à son comble (Gen. 15:16 ; Josué 11:3, 6, 20 ; 12:10 ;
Deut. 18:12 ; voir 2 Pierre 3:7 pour le jugement correspondant sur le
monde actuel). Les Jébusiens
subsistèrent un temps après la conquête du pays par Josué (Juges 19:11). Le
choix d’Israël, par l’Éternel, pour habiter ce pays à la place des Cananéens
n’était pas dû à ce que Israël était un peuple meilleur, mais dû à ce que
l’Éternel a aimé Israël (Deut. 7:7-8; 2Chr 6.6).
Plus tard, la ville fut
prise par David après qu’il ait été reconnu comme roi par tout Israël (1 Chr.
11:4-9 ; 2 Sam. 5:6-9). Jérusalem comprenait la forteresse de Sion. Il décida
d’y fonder sa cité au Xe siècle av. JC. Son fils Salomon avait pour mission
d’élever le premier temple de pierre sur la plus haute colline, en
l’honneur du Dieu d’Israël, Yahvé. Mouvementée par les conquêtes grecques puis
romaines, la capitale juive s’est trouvée bientôt détruite à partir du Ier
siècle av.JC. La population juive y est interdite. Elle gardait toutefois en
mémoire le souvenir d’une ville, berceau de la religion du roi David. Malgré
l’absence du temple, les juifs jetés aux portes de la ville bénissaient
quotidiennement Jérusalem dans leurs prières. En l’attente d’un retour en terre
promise huit siècles plus tard.
Aujourd’hui, les Juifs
réclament la Palestine occupée comme leur terre et Jérusalem comme son
"éternelle et indivisible capitale". Ceci est basé sur leur présence
à Jérusalem il y a plus de 2000 ans.
Pourtant, l’argument comme quoi
les Juifs ont tous les droits sur Jérusalem et la Palestine à cause de leur
présence en ce lieu il y a des milliers d’années présente néanmoins des
failles. Un tel argument, si appliqué pour toutes les Nations, voudrait dire
que par exemple, le gouvernement des États-Unis doit restituer l’Amérique aux
Autochtones américains qui étaient les premiers habitants du territoire. Et demander cela aux américains, ne daterait pas de milliers d’années auparavant mais de trois cent
ans.
Jérusalem
et sa portée spirituelle
Sur le plan spirituel, Jérusalem est devenu un lieu de prière et de
pèlerinage pour les Juifs à cause des seuls vestiges du Second Temple de Jérusalem,
qui était le seul lieu sacré des anciens Juifs et détruit par les Romains
durant l’année 70.
Du côté des chrétiens, la ville de
Jérusalem apparaît à plusieurs reprises dans la Bible (771x) et surtout comme lieu cultuel, notamment dans
l’Evangile de Jean. Jésus s’y rend pour la fête de la Pâque et y vit ses
derniers jours sur terre, jusqu’à sa crucifixion et sa résurrection (Jn 12.12-19.1-37).
Plus tard, c’est l’empereur chrétien, Constantin, qui le premier, a érigé les premiers lieux saints en souvenir des derniers jours du Christ. La ville devient alors au IVe siècle une ville de pèlerinage pour les chrétiens. Aujourd'hui, Jérusalem est devenu la clé de la foi de beaucoup de chrétiens. Car, Jérusalem est la ville où Jésus a été persécuté et crucifié par les Romains, soutenus en cela par les Juifs. Pour un chrétien, aujourd'hui, être à Jérusalem, c'est comme le musulman qui foule le sol de la Mecque.
Aujourd’hui, le mur fait partie d’un
plus grand mur qui entoure le Dôme du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa. Les Juifs
prient ainsi pour la reconstruction du Temple. Le mur est aussi connu sous le nom du mur des Lamentations. Le terme a
été inventé par des voyageurs Européens qui ont vu les vigiles affligés des
Juifs devant la construction. Quand on apprend des affrontements entre les Juifs et les Musulmans, le terme
"Temple Mount" est souvent utilisé.
Le mur des lamentations est également devenu un lieu de prière où l'inflation de croyances superstitieuses à un exaucement absolu va bon train (surtout, lorsqu'on met de bouts de papier portant des sujets de prière dans les fentes du mur), contrairement à ce que Jésus disait à la femme samaritaine: "l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père...Mais l'heure , et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande" (Jn4.21, 23).
Le mur des lamentations est également devenu un lieu de prière où l'inflation de croyances superstitieuses à un exaucement absolu va bon train (surtout, lorsqu'on met de bouts de papier portant des sujets de prière dans les fentes du mur), contrairement à ce que Jésus disait à la femme samaritaine: "l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père...Mais l'heure , et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande" (Jn4.21, 23).
Plus tard, c’est l’empereur chrétien, Constantin, qui le premier, a érigé les premiers lieux saints en souvenir des derniers jours du Christ. La ville devient alors au IVe siècle une ville de pèlerinage pour les chrétiens. Aujourd'hui, Jérusalem est devenu la clé de la foi de beaucoup de chrétiens. Car, Jérusalem est la ville où Jésus a été persécuté et crucifié par les Romains, soutenus en cela par les Juifs. Pour un chrétien, aujourd'hui, être à Jérusalem, c'est comme le musulman qui foule le sol de la Mecque.
Chez les musulmans, Jérusalem n’est
mentionné qu’en troisième position dans la hiérarchie des villes saintes,
après Médine et La Mecque. Mais avant de se tourner vers La Mecque pour prier, le
prophète Mahomet dirigeait ses prières vers Jérusalem (Qibla). C’est d’ailleurs de
là que le prophète aurait effectué son « voyage nocturne » avant
de revenir à La Mecque pour raconter cette expérience mystique. Pour les
musulmans, Jérusalem représente l’aboutissement de leur spiritualité.
Par ailleurs, au coeur même du point de vue Coranique qui concerne la destinée de Jérusalem, ainsi que de la Terre Sainte, il est déclaré le fait que lorsque le compte à rebours final arrivera, dans la Dernière ère, les Juifs seront récupéré de la Diaspora au sein de laquelle ils ont été dispersés, et dans laquelle ils ont été consignés ; puis ils seront ramenés en Terre Sainte comme des ≪ foules mélangées ≫ (Coran, Banu Isra’il 17 :104).
Par ailleurs, au coeur même du point de vue Coranique qui concerne la destinée de Jérusalem, ainsi que de la Terre Sainte, il est déclaré le fait que lorsque le compte à rebours final arrivera, dans la Dernière ère, les Juifs seront récupéré de la Diaspora au sein de laquelle ils ont été dispersés, et dans laquelle ils ont été consignés ; puis ils seront ramenés en Terre Sainte comme des ≪ foules mélangées ≫ (Coran, Banu Isra’il 17 :104).
Cette
promesse Divine a déjà été accomplie. Les Juifs sont déjà retournés en Terre
Sainte, et l’ont revendiquée ! Leur succès les a menés a croire en la légitimité
religieuse de l’Etat d’Israël qu’ils ont crée. L’Islam explique que cet Israël
ne possède aucune légitimité religieuse. Par contre, les Juifs ont été trompés
par la plus grande des supercheries à laquelle l’histoire ait assisté, et la scène
est désormais installée pour qu’ils reçoivent le plus grand des châtiments
divins ayant été infligé à qui que ce soit. Mais avant ce châtiment divin des Banu
Isra’il, un grand drame qui est sur le point de se produire, aura lieu en
Terre Sainte, et même dans le monde. Ce livre décrit une partie de ce même drame
qui est toujours en cours.
En effet, l’objectif fondamental de la vision musulmane est d’illustrer le fait que l’Islam a une vision différente du processus historique en ce qui concerne la Terre Sainte. Dans celle-ci, le temps passe très
vite pour Israël.
C'est dire qu'en dépit de la situation
apparemment déprimante des Musulmans en général et des Palestiniens en particulier,
ils ont une grosse dose d’optimisme quant à l’avenir ; une lumière éclatante
qui brille au fond du sombre tunnel de l’histoire. L'occupation de Jérusalem par les Israliens est l’époque au cours de laquelle les
prophéties du Saint Coran et des Hadiths
Bénis se déroulent sous leurs yeux afin de prouver
à l’humanité la véracité de leur foi.
Et selon eux, tout comme a dit le Prophète: "les pires ennemis de
l’Islam dévorent actuellement nos pays comme s’ils étaient un groupe d’affamés
invités à un énorme banquet. Et Allah ta’ala Lui-même nous a dit dans son Coran Béni Révélé, que les Enfants d’Israël qui avaient été
éparpillés sur toute la Terre durant leur Diaspora, retourneraient en Terre
Sainte. Et comme il est indiqué dans le Coran, ils ont en effet commis beaucoup
de corruptions et sont devenus puissants et affublés d’une redoutable
arrogance. De même que nous avions assisté à ces incidents à l’instar d’un film
d’horreur, nous verrons en effet sa fin heureuse imminente qui nous a été
prophétisée dans le Coran et dans les Paroles de notre Prophète. Les Musulmans se
réveilleront de leur léthargie et les Juifs recevront leur châtiment Divin
prescrit. L’Etat Sioniste sera détruit et tout ce qu’ils auront construit sera
nivelé." (Cf. Himran, N.Hosen, Jérusalem dans le Coran, New-York, Long Island, 2003).
Jérusalem et sa portée eschatologique
Sur le plan eschatologique, la ville de Jérusalem incarne une
relation tumultueuse entre Dieu et son peuple (Lm.1.8). Plusieurs prophètes ont prophétisé contre Jérusalem. Le Psaume 78 est important pour
comprendre le sens de ce que représentait Jérusalem pour Dieu. Son peuple a
failli sur le plan moral de manière répétée, péchant contre l’Éternel (v. 17), l’affligeant (v.
41), l’irritant (v. 17, 40, 56) et désobéissant malgré Ses soins persévérants
(v. 38, 52-55) et attirant Sa colère (v. 58). En même temps, Jérusalem avait une place extrêmement grande dans le cœur des fidèles, d’autant plus qu’ils
réalisaient que le lien qui était le sien avec la grâce de Dieu se jouait dans la personne du Messie
Fils de David (Psaumes 122 ; 137:5).
Mais au vu
de ce qui se passe aujourd’hui, sur le plan politique, que va devenir Jérusalem ? Les événements
que nous voyons préparent-ils la restauration glorieuse de Jérusalem ? Que peuvent espérer les Chrétiens? Les
anciens prophètes nous renseignent abondamment sur ce sujet. Nous n’en
donnerons que de courts extraits. Zacharie 12 à 14 est particulièrement utile. Zacharie
12:2-3 nous dit : « Je [l’Éternel]
ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour
… je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples : tous
ceux qui s’en chargeront s’y meurtriront certainement. En ce jour-là, dit
l’Éternel, je frapperai de terreur les chevaux, et de délire ceux qui le
montent … je frapperai de cécité tous les chevaux des peuples ».
Au vu de ces
prophéties si claires, on est stupéfait
de voir les différentes nations s’occuper de plus en plus de Jérusalem aujourd’hui
: elles ne peuvent qu’en récolter ce qu’annonce la Parole de Dieu. Comme, par exemple, en Zacharie 12:10-11, il est écrit « Je
[l’Éternel] répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem
un esprit de grâce et de supplications ; et ils regarderont vers moi, vers
celui qu’ils ont percé, et ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur
un fils unique… en ce jour-là il y aura une grande lamentation à Jérusalem ».
D’autres prophéties laissent entendre
que Jérusalem sera dominée pendant un temps par des hommes opposés à Dieu et à
Christ (És. 28:14-15 ; Daniel 11:36-39 ; Jean 5:43).
Conclusion
In fine, Jérusalem apparaît, depuis toujours, comme une ville beaucoup plus controversée que sainte. Et la question est de savoir si,
les chrétiens doivent-ils espérer à la restauration de sa gloire
terrestre ? Bien des chrétiens y croient encore, estimant contribuer ainsi à
l’accomplissement des prophéties de la Bible. Pourtant, y croire, ce serait
méconnaître la vraie nature, l’appel et l’espérance de l’Église qui sont
célestes et non terrestres (Phil. 3:5-21 ; Éph. 1:3, 22, 23 ; Col.
3:1 et bien d’autres passages). Il n’y a pas de lieu saint sur la terre pour
les chrétiens ; leur patrie est dans le ciel.
La Jérusalem
d’en-haut, qui est notre mère (Gal. 4:26), est la nouvelle alliance (Gal. 4:24)
dont les chrétiens bénéficient, même si elle est faite pour Israël (Hébreux 8).
La Jérusalem céleste est l’Église, l’Épouse de l’Agneau (Apoc. 21:9). Bien que
céleste, elle descendra du ciel d’auprès de Dieu (Apoc. 21:2) pour manifester
la gloire de Dieu aux nations (Apoc. 21:23-24).
Pour nous chrétiens, nous avons l'espérance de vivre un jour dans la "Nouvelle Jérusalem", qui sera l'inverse de l'actuelle Jérusalem empreinte de controverses et de conflits. La véritable
ville Sainte sera celle là où « Dieu essuiera
toutes les larmes…, et la mort ne sera plus ; il n’y aura plus aussi là ni
pleurs, ni cris, ni afflictions, parce que le premier état sera passé » (Apoc 21.4).
Prof.
Jimi P. ZACKA
Théologien, Anthropologue, Auteur
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