La trahison
est le fait de trahir, livrer par perfidie. C’est le fait
d’être déloyal. La duplicité, traîtrise, fourberie, tromperie, déloyauté et infidélité
peuvent, selon le contexte, être utilisés comme synonymes. On ne peut trahir
que celui qui est proche, intime ami ou membre de la famille qui nous fait
confiance, qui partage ses secrets avec nous. C’est pour ainsi dire qu’une
personne qui n’a pas notre confiance ne peut pas nous trahir, car elle n’a pas
nos secrets, elle n’a rien de commun avec nous qui puisse toucher notre
intégralité.
La trahison
peut être faite pour déranger la cohésion, désintégrer
une famille ou simplement détruire un homme. Un frère avec lequel on a
travaillé pendant plusieurs années dans la vigne du Seigneur peut nous trahir
et créer un scandale dans notre milieu. Une femme peut trahir son mari et créer
un scandale dans la vie du couple. Un frère ou une sœur biologique, un fils ou une
fille peut trahir l'intégralité de la famille et créer une
déception incommensurable. De nos jours tous ces scandales peuvent même être
commis et commentés par des versets bibliques.
Toutefois, les conséquences d'une
trahison restent les mêmes : quiconque (victime ou pas, croyant ou non) qui entend l'histoire
d'une trahison est vraiment ému, choqué et généralement étonné.
La
trahison, l'arme de la souffrance
Car, de toutes les
souffrances qu’un être humain puisse vivre, la trahison est sans doute l’une de
celles qui laissent les cicatrices les plus profondes. Il y a peu de
possibilités de rédemption de la victime d'une trahison. Il y a: la désillusion totale, la perte de confiance, la fin d’une relation, le
deuil des rêves et des projets que nous avions ensemble. À cela s’ajoute
l’impact négatif que cette trahison aura sur notre estime de soi,
le jugement sévère que nous portons envers nous-même par rapport à notre
manque de jugement, les remises en question, la peine et la colère en
alternance.
Elle fait
énormément souffrir d’autant plus qu’elle vient des proches, des très proches,
des amis, ceux qui avaient notre confiance, d’un frère , d’une sœur, de son
enfant, etc.
La
trahison peut s’effectuer de plusieurs manières, de façon délibérée ou
inconsciente. Elle est avant tout un concept théologique qui nous vient
de Judas, l’archétype du traître, mais on ne peut pas dire qu’elle soit une
composante de la nature humaine. Elle ne relève pas de comportements innés,
mais plutôt de comportements acquis, liés à des situations propres, dans un
contexte particulier, avec des individus différents. Et puis, n’oublions pas
que c’est aussi le trahi qui fait le traître, car sans lui, le traître n’en est
pas un.
Les
raisons de la trahison
Les
raisons qui poussent une personne à trahir sont diverses et variées. Une personne peut être amenée à trahir pour
sauver sa peau , pour se protéger ou par pur intérêt, en
parfaite connaissance de cause. Ces divers exemples montrent que le motif de la trahison varie en
fonction de l’intérêt de chacun et probablement en fonction de sa personnalité.
Le Seigneur
Jésus-Christ a vécu avec un apôtre dont il savait qu’il le trahirait, qu’il le
livrerait, Judas Iscariot, lui l’un des douze. Judas avait la confiance de
JESUS CHRIST et même du groupe puisqu’on lui confia la gérance de la bourse. A
titre indicatif, on ne confie pas une telle responsabilité à n’importe qui.
Judas avait mangé et bu
avec Jésus. Il avait été évangélisé avec les autres disciples, expérimentant la
puissance de Dieu dont il avait déjà contemplé les manifestations au travers
des miracles de son Maître. Et pourtant, ce fut lui, le traître, lui l’un des
douze.
En Psaumes 55:12-14,
David dit : « Ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, alors
je l'aurais supporté; Ce n'est pas mon adversaire qui s'élève contre moi, Je me
cacherais devant lui. C'est toi, que j'estimais mon égal, Toi, mon
confident et mon ami! Ensemble nous vivions dans une douce intimité, Nous
allions avec la foule à la maison de Dieu! ». Ces
paroles de David traduisent l'étonnement, la déception, la consternation et la
trahison dont il était victime. On peut affirmer que ce récit fait
allusion à la trahison d' Absalom (son fils avec lequel il avait travaillé plus
de 40 ans, 2 Samuel 15:7) et Achitophel qui était son conseiller (de David )
et qui le trahit et devint le conseiller de son fils rebelle, 2 Samuel
15:12.
En effet, la trahison nous laisse souvent dans un état de sidération parce
qu’elle provoque un effet de surprise. Tout au moins, les premiers temps, parce
qu’elle est suivie d’une palette d’émotions qui vont de la colère à la
tristesse, de la jalousie au sentiment d’abandon.
Le salaire
de la trahison
Il y a
plusieurs versets bibliques qui évoquent la question de la trahison, et
certains plus que d’autres. En voici deux :
« Celui-là même avec qui j’étais en paix, qui
avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. »
(Ps. 41 :10, voyez l’accomplissement de cette prophétie en Matthieu 26 :14,
48-49). Et aussi : « Je leur dis : Si
vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ; sinon ne le donnez pas. Et ils
pesèrent pour mon salaire trente sicles d’argent. L’Eternel me dit : jette-le
au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé ! Et je pris les trente
sicles d’argent, et je les jetai dans la maison de l’Eternel, pour le potier
» (Zacharie 11 :12-13 ; voyez en Matthieu 27 :3-5 l’accomplissement de cette
prophétie). Ces prophéties de l’Ancien Testament indiquent que la trahison de
Judas était connue de Dieu et qu’elle était souverainement planifiée à l’avance
pour être le moyen par lequel Jésus allait mourir.
Mais si la trahison de Judas était comme déjà connue de Dieu, Judas a-t-il eu le choix, et est-il tenu pour responsable de sa part dans la trahison ? Il est difficile pour beaucoup de réconcilier le concept de « libre arbitre » (dans le sens commun du terme) avec la prescience de Dieu des événements futurs ; cela est largement dû à notre expérience limitée à percevoir le temps d’une façon linéaire.
Mais si la trahison de Judas était comme déjà connue de Dieu, Judas a-t-il eu le choix, et est-il tenu pour responsable de sa part dans la trahison ? Il est difficile pour beaucoup de réconcilier le concept de « libre arbitre » (dans le sens commun du terme) avec la prescience de Dieu des événements futurs ; cela est largement dû à notre expérience limitée à percevoir le temps d’une façon linéaire.
Dans tous
les cas, Judas avait la pleine faculté de faire son choix – au moins jusqu’au
point où « Satan entra en lui » (Jean 13 :27) --- et la prescience de Dieu
(Jean 13 :10, 18,21) ne supplante aucunement la capacité de Judas à faire un
choix, quel qu’il soit. Au contraire, ce que Judas aurait choisi en définitive,
Dieu le vit comme si c’était une observation dans le présent, et Jésus exprima
clairement que Judas était responsable de son choix et en serait tenu
responsable : « Je vous le dis en vérité,
l’un de vous, qui mange avec moi, me livrera » (Marc 14 :18). Remarquez
bien que Jésus caractérise la participation de Judas comme une trahison. Et en
ce qui concerne la responsabilité de cette trahison Jésus dit : « malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme
est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne soit pas né » (Marc 14
:21). Satan, aussi, a sa part dans tout cela, comme nous le voyons en Jean 13
:26-27, et lui aussi, sera tenu pour responsable de ses actes.
Conclusion
En définitive, la confiance est le fondement d’une relation
saine et puissante. On peut considérer comme heureuse et comblée toute relation
dans laquelle règnent la confiance et la sûreté entre les individus (Lc 16.10).
Par contre, la trahison laisse de graves séquelles dans l’esprit qu’elle
conduit à la perte de confiance (Ps 41.9). Elle résulte d’un débordement de la
concupiscence qui, subjuguant l’esprit, dicte à l’homme l’acceptation de
l’abjection et de l’humiliation, au lieu de s’astreindre aux forces de la foi
et de la raison (Jr 12.6).
C’est pourquoi, le traître vit dans la peur et la
détresse (Mt27.3-5). Son regard est triste et pessimiste. Veut-il en connaître
la cause? Qu’il s’interroge lui-même et il verra que tout le mal vient de son
repoussant caractère. Le traître ne s'est jamais réjoui de sa forfaiture.
Prof. Jimi ZACKA
Théologien, Anthropologue
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