dimanche 8 mai 2016

LA TRAHISON, L’ARME FATALE DE L’AMOUR


Définition de la trahison 

     La trahison est le fait de trahir, livrer par perfidie. C’est le fait d’être déloyal. La duplicité, traîtrise, fourberie, tromperie, déloyauté et infidélité peuvent, selon le contexte, être utilisés comme synonymes. On ne peut trahir que celui qui est proche, intime ami ou membre de la famille qui nous fait confiance, qui partage ses secrets avec nous. C’est pour ainsi dire qu’une personne qui n’a pas notre confiance ne peut pas nous trahir, car elle n’a pas nos secrets, elle n’a rien de commun avec nous qui puisse toucher notre intégralité.
     La trahison peut être faite pour déranger la cohésion, désintégrer  une famille ou simplement détruire un homme. Un frère avec lequel on a travaillé pendant plusieurs années dans la vigne du Seigneur peut nous trahir et créer un scandale dans notre milieu. Une femme peut trahir son mari et créer un scandale dans la vie du couple. Un frère ou une sœur biologique, un fils ou une fille peut trahir l'intégralité de la famille et créer une déception incommensurable. De nos jours tous ces scandales peuvent même être commis et commentés par des versets bibliques.
     Toutefois, les conséquences d'une trahison restent les mêmes : quiconque (victime ou pas, croyant ou non) qui entend l'histoire d'une trahison est vraiment ému, choqué et généralement étonné.

La trahison, l'arme de la souffrance

Car, de toutes les souffrances qu’un être humain puisse vivre, la trahison est sans doute l’une de celles qui laissent les cicatrices les plus profondes. Il y a peu de possibilités de rédemption de la victime d'une trahison. Il y a: la désillusion totale, la perte de confiance, la fin d’une relation, le deuil des rêves et des projets que nous avions ensemble. À cela s’ajoute l’impact négatif que cette trahison aura sur notre estime de soi, le jugement sévère que nous portons envers nous-même par rapport à notre manque de jugement, les remises en question, la peine et la colère en alternance.
Elle fait énormément souffrir d’autant plus qu’elle vient des proches, des très proches, des amis, ceux qui avaient notre confiance, d’un frère , d’une sœur, de son enfant, etc.
La trahison peut s’effectuer de plusieurs manières, de façon délibérée ou inconsciente. Elle est avant tout un concept théologique qui nous vient de Judas, l’archétype du traître, mais on ne peut pas dire qu’elle soit une composante de la nature humaine. Elle ne relève pas de comportements innés, mais plutôt de comportements acquis, liés à des situations propres, dans un contexte particulier, avec des individus différents. Et puis, n’oublions pas que c’est aussi le trahi qui fait le traître, car sans lui, le traître n’en est pas un.

Les raisons de la trahison

Les raisons qui poussent une personne à trahir sont diverses et variées.  Une personne peut être amenée à trahir pour sauver sa peau ,  pour se protéger ou  par pur intérêt, en parfaite connaissance de cause. Ces divers  exemples  montrent que le motif de la trahison varie en fonction de l’intérêt de chacun et probablement en fonction de sa personnalité.
Le Seigneur Jésus-Christ a vécu avec un apôtre dont il savait qu’il le trahirait, qu’il le livrerait, Judas Iscariot, lui l’un des douze. Judas avait la confiance de JESUS CHRIST et même du groupe puisqu’on lui confia la gérance de la bourse. A titre indicatif, on ne confie pas une telle responsabilité à n’importe  qui.
Judas avait mangé et bu avec Jésus. Il avait été évangélisé avec les autres disciples, expérimentant la puissance de Dieu dont il avait déjà contemplé les manifestations au travers des miracles de son Maître. Et pourtant, ce fut lui, le traître, lui l’un des douze. 
En Psaumes 55:12-14, David dit : « Ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, alors je l'aurais supporté; Ce n'est pas mon adversaire qui s'élève contre moi, Je me cacherais devant lui. C'est toi, que j'estimais mon égal, Toi, mon confident et mon ami!  Ensemble nous vivions dans une douce intimité, Nous allions avec la foule à la maison de Dieu! ». Ces paroles de David traduisent l'étonnement, la déception, la consternation et la trahison dont il était victime. On peut affirmer  que ce récit fait allusion à la trahison d' Absalom (son fils avec lequel il avait travaillé plus de 40 ans, 2 Samuel 15:7) et Achitophel qui était son conseiller (de David ) et qui le trahit et devint le conseiller de son fils rebelle, 2 Samuel 15:12. 
En effet,  la trahison nous laisse souvent dans un état de sidération parce qu’elle provoque un effet de surprise. Tout au moins, les premiers temps, parce qu’elle est suivie d’une palette d’émotions qui vont de la colère à la tristesse, de la jalousie au sentiment d’abandon. 

Le salaire de la trahison

Il y a plusieurs versets bibliques qui évoquent la question de la trahison, et certains plus que d’autres. En voici deux : 
 « Celui-là même avec qui j’étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » (Ps. 41 :10, voyez l’accomplissement de cette prophétie en Matthieu 26 :14, 48-49). Et aussi : « Je leur dis : Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ; sinon ne le donnez pas. Et ils pesèrent pour mon salaire trente sicles d’argent. L’Eternel me dit : jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé ! Et je pris les trente sicles d’argent, et je les jetai dans la maison de l’Eternel, pour le potier » (Zacharie 11 :12-13 ; voyez en Matthieu 27 :3-5 l’accomplissement de cette prophétie). Ces prophéties de l’Ancien Testament indiquent que la trahison de Judas était connue de Dieu et qu’elle était souverainement planifiée à l’avance pour être le moyen par lequel Jésus allait mourir.

    Mais si la trahison de Judas était comme déjà connue de Dieu, Judas a-t-il eu le choix, et est-il tenu pour responsable de sa part dans la trahison ? Il est difficile pour beaucoup de réconcilier le concept de « libre arbitre » (dans le sens commun du terme) avec la prescience de Dieu des événements futurs ; cela est largement dû à notre expérience limitée à percevoir le temps d’une façon linéaire. 


     Dans tous les cas, Judas avait la pleine faculté de faire son choix – au moins jusqu’au point où « Satan entra en lui » (Jean 13 :27) --- et la prescience de Dieu (Jean 13 :10, 18,21) ne supplante aucunement la capacité de Judas à faire un choix, quel qu’il soit. Au contraire, ce que Judas aurait choisi en définitive, Dieu le vit comme si c’était une observation dans le présent, et Jésus exprima clairement que Judas était responsable de son choix et en serait tenu responsable : « Je vous le dis en vérité, l’un de vous, qui mange avec moi, me livrera » (Marc 14 :18). Remarquez bien que Jésus caractérise la participation de Judas comme une trahison. Et en ce qui concerne la responsabilité de cette trahison Jésus dit : « malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne soit pas né » (Marc 14 :21). Satan, aussi, a sa part dans tout cela, comme nous le voyons en Jean 13 :26-27, et lui aussi, sera tenu pour responsable de ses actes.


Conclusion


En définitive, la confiance est le fondement d’une relation saine et puissante. On peut considérer comme heureuse et comblée toute relation dans laquelle règnent la confiance et la sûreté entre les individus (Lc 16.10). Par contre, la trahison laisse de graves séquelles dans l’esprit qu’elle conduit à la perte de confiance (Ps 41.9). Elle résulte d’un débordement de la concupiscence qui, subjuguant l’esprit, dicte à l’homme l’acceptation de l’abjection et de l’humiliation, au lieu de s’astreindre aux forces de la foi et de la raison (Jr 12.6). 

 C’est pourquoi, le traître vit dans la peur et la détresse (Mt27.3-5). Son regard est triste et pessimiste. Veut-il en connaître la cause? Qu’il s’interroge lui-même et il verra que tout le mal vient de son repoussant caractère. Le traître ne s'est jamais réjoui de sa forfaiture. 


Prof. Jimi ZACKA
Théologien, Anthropologue

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