Peu d’animaux
pourraient disputer au loup le triste privilège d’inspirer tant de haine et de
frayeur, jusqu’à notre époque où il est caricaturé comme un animal cruel et
bien souvent considéré comme inutile à l’homme. Dans l’imaginaire collectif, le
loup n’a jamais eu très bonne réputation et a bien trop souvent été pris en
partie par des bergers soucieux de protéger leur troupeau. Cette exagération des faits, associée à une image monstrueuse de l'animal, a fait de lui un symbole, le symbole du mal.
En effet, le loup est resté au fil des siècles un
animal défini par les traits comportementaux de son espèce.
Ceci illustre
combien l’essence imaginaire et symbolique d’une peur du loup se perpétue[1]. Cette
image, d'abord véhiculée par les mythes et les légendes, s’est progressivement
ancrée dans la tradition biblique. Ainsi, étudier la métaphorisation du
loup dans la Bible n’est pas vain. Il nous aide à mieux percevoir pourquoi elle
revêt une connotation symbolique particulière.
Il s’agit de
comprendre dans cette étude pourquoi ce personnage du loup est si présent dans
la littérature biblique et pourquoi le
stéréotype du loup persiste dans l’Église aujourd’hui. Autrement dit, pourquoi
le loup est-il un animal si présent dans la Bible ?
En réponse, divers
traits de caractères d’anthropomorphisation du loup dans la Bible seront
évoqués. Ils permettront de montrer les différents stéréotypes du loup dans la
Bible. Plus particulièrement, nous nous intéresserons à l’archétype du mal et
aux vices représentés par la symbolisation de cet animal.
Pour ce faire, afin
de mieux étayer cette étude, deux
passages (Mt 7.15 ; Ac 20.19) serviront
de supports textuels à notre réflexion. Mais avant d’analyser le personnage
animal dans les deux péricopes retenues, nous jetterons un coup d’oeil dans l’AT
afin de percevoir comment l’image du loup est définie. Certes, chaque lecteur
de la Bible a sa propre vision de ce personnage du loup induite par ses
références culturelles, ses expériences personnelles : ainsi un chrétien
devra avoir le stéréotype du loup correspondant à sa vision chrétienne.
Le loup, l’archétype du mal et des vices dans l’AT
Il convient de rappeler que la Bible nomme
le loup une quinzaine de fois, mais
toujours dans des comparaisons et jamais dans un récit ou une description
concernant au sens propre un ou plusieurs loups. Elle y voit un emblème de destruction (Jér 5.6), de férocité (Ge 49.27 ; Ez 22.27), un fléau du soir (Hab 1.8 ; Sop
3.3) ; déjà dans Es 11.6 ; 65.25) et dans le Siracide (Sir 13.17),
comme dans Esope, Phèdre et La Fontaine, loup et agneau sont le type du brigand
et de la victime.
C’est
aussi par antithèse entre loups et agneaux (ou brebis) que le loup apparaît comme un symbole de voracité et
cruauté, motivé par son appétit. Cette représentation reçoit l’appui de Jésus
qui met en contraste la violence meurtrière du monde comme des loups et la
patiente fidélité qu’il attend de ses disciples comme des agneaux (Lc
10.3 ; Mt 10.10).
Dans le livre de
Genèse[2], Jacob bénit Benjamin
ainsi : « Beniamin lupus rapax ;
mane comedat praedam et uespere diuidet spolia[3] ».
Le loup symbolise ainsi la figure biblique de la rapacité.
Dans d’autres
passages de l’AT, le loup renvoie aux dirigeants sans pitié qui dépouillent
leurs sujets[4].
Il en est de même pour les chefs religieux. Faux Semblant, certains se déguisent
en religieux en affirmant que l’apparence de la pureté rend plus aisée la mise
en œuvre de crimes qui ont pour but de satisfaire les pulsions de domination et
de possession matérielle et sexuelle. C’est cette identification avec l’avarice
et la satisfaction des désirs qui les pousse à se faire
– métaphoriquement – loup. La signification symbolique du loup dans
l’AT, son association avec la cruauté et l’appétit et ses liens avec
l’hypocrisie, donnent tout son poids au choix de cette image pour représenter
le religieux hypocrite, ou, pour être plus précis, pour représenter
l’hypocrisie-en-vêtements-de-religieux.
Plus tard, la
permanence de cette image traditionnelle du loup au Moyen Âge sera
également attestée par une citation de
Grégoire le Grand dans la Summa theologiae de Thomas d’Aquin : « Dicit enim Gregorius, in quadam homilia, lupus
super oues uenit, cum quilibet iniustus et raptor fideles quosque atque humiles
opprimit [5]». Ce
qui est frappant c’est que cette métaphorisation
rejoint la menace que, sous des vêtements et des paroles raffinés, l’homme ne
soit que trop semblable aux animaux. Cette similitude n’apparente pas l’homme à
n’importe quelles bêtes, mais aux loups cruels et rapaces, aux « loups ravissables
». C’est ainsi que, plus tard, Calvin retourne la métaphore en commentant
la conversion du persécuteur Saül, retourné lui-même par la grâce de Dieu en
arrivant à Damas : « Dieu ne
serre point la gueule de ce loup affamé et enragé, sinon à l’entrée même de la
bergerie…Cet ennemi mortel de Christ, non seulement de loup est converti en
brebis, mais est devenu pasteur. » (Commentaire sur Ac 9. 1, 5). Le
Pseudépigraphe Esdras (5.18) dit : « Lève-toi, ne nous abandonne pas comme un berger qui laisse son troupeau
entre les pattes des loups méchants ».
Toutes ces citations pourraient faire
croire que le loup menace seulement les animaux, sans attaquer à l’homme ;
mais l’allégorie de Jésus dans Jn 10. 1,16, dirigée elle aussi contre les chefs
d’Israël, brigands et voleurs, égorgeurs et destructeurs, mercenaires et
finalement lâches déserteurs devant le loup (Jn 10.8, 10-12) et ss) évoque le
bon Berger lui-même qui, pour la vie de ses brebis, « donne sa propre
vie » (Jn 10.11).
De cette manière, l’identification à un
loup semble s’être imposée comme l’un
des stéréotypes de la tradition biblique destinée aux croyants. Cette identification permet de dénoncer de manière très forte le
comportement déviant de l’homme, notamment le prétendu religieux. Ainsi, le
lecteur est invité à mieux identifier les déviants afin d’être amené à une compréhension plus efficace des textes
bibliques les mentionnant. C’est dire que les traits d’animalité au niveau
physique demeurent, mais au niveau comportemental, l’animal est plus proche de
l’humain et parfois même plus humain que ne l’est en réalité l’homme. Ainsi, nous essayerons d’étudier les deux
textes bibliques pour voir comment le loup se décline en divers personnages
archétypaux.
Les stéréotypes du loup dans le NT
1.
Les loups déguisés en
prophète (Mt 7.15)
« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent
à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. »
Les “faux prophètes” dénoncés ici sont l'une des réalités les plus ténébreuses révélées tout au long
des Ecritures. Ce sont les loups ravisseurs, des tueurs d'âmes. Leur force réside dans leur
capacité à se présenter comme d’innocentes brebis. Si vous les regardez au
milieu d’un troupeau, ils ressemblent exactement à toutes les autres brebis. À
moins d’avoir été mis au courant de leur présence, vous n’auriez jamais
soupçonné que certaines brebis sont en réalité de dangereux loups. Il est à souligner que l’enseignement de Jésus est placé juste après
celui de “la porte étroite”, où Jésus prévient que peu d'appelés trouvent cette
porte qui est l'adhésion à la Parole manifestée de l'heure. La mise en garde
contre les “faux prophètes” qui empêchent d'arriver à cette “porte” trouve ici
naturellement sa place. Mais qui sont ces « loups ravisseurs » déguisés
en prophètes ?
1. Ce sont des hommes qui prétendent parler de
la part de Dieu en dénaturant la vérité, et en s'opposant à elle. Ils sont la
voix de Satan sortant de la bouche des hommes. Ils sont des anges-messagers des
ténèbres. Ils font partie, comme les “faux docteurs”, de la famille des “faux
oints” (ou “faux christs”), car ils sont sous une onction permise par Dieu mais
mensongère.
2. Le danger des “faux prophètes” vient de
leur capacité de séduction. Cet attribut s'est manifesté pour la première fois
en Eden, et Eve est tombée à cause de cette voix. Pire encore, elle est devenue
“faux prophète” à son tour auprès d'Adam. Le mensonge des “faux prophètes”
n'est pas grossier, au point qu'il pourrait presque séduire tous les chrétiens.
Les “faux prophètes” ont l'apparence de
la vérité et prétendent défendre l'orthodoxie. Par exemple, Caïn était aussi
religieux qu'Abel, mais son sacrifice qui reniait le sang était une fausse
prophétie. Tout son clan, exilé en terre de Nod « vagabond », l'a suivi dans son
errance. Comme Nadab et Abihu, deux des fils d'Aaron, qui sont des “faux
prophètes” introduisant un feu étranger qui ressemble au vrai feu (Lév.
10:1). Balaam prophétisait au Nom de
l'Eternel, mais il a voulu souiller Israël par l'hybridation. Les pharisiens souillaient les Ecritures en
les hybridant avec la tradition des hommes. Aux temps apostoliques, les “faux prophètes”
brandissaient l'AT pour imposer, au nom de Dieu, la circoncision ((I Co 7:19 ; Rm 2:28-29 ; Ga
5:1-2 et 4).
3. Les “faux prophètes” disent conduire les
croyants vers la “porte étroite” et vers le “chemin resserré”, mais, comme des
loups trompeurs, ils les dirigent vers la “porte large” et le “chemin spacieux”
qui mènent à la fosse. Ils sont les ministres du Serpent et arrivent à se
séduire eux-mêmes Pierre est devenu un
instant une “fausse voix” (Mt. 16:23), mais il n'était pas un “faux prophète”
car il avait adhéré de cœur à la Parole faite chair, et celle-ci a pu
l'éclairer et le délivrer. Inversement,
Caïphe a énoncé une “vraie prophétie”, mais il était un “faux prophète” car il
avait rejeté le Verbe confirmé de son heure.
Ainsi le Seigneur Jésus
nous fait cette mise en garde : ce qui ressemble à une brebis n’est pas
nécessairement une brebis. Les apparences peuvent parfois être trompeuses.
Comme vous le savez, la brebis représente souvent le croyant dans la Bible.
Lorsque Jésus affirme que les faux prophètes ressemblent à des brebis, il faut
comprendre que ceux-ci ressemblent, de l’extérieur, aux chrétiens. Ils font
tout ce qu’un chrétien fait. Ils parlent comme les chrétiens et ils agissent
comme les chrétiens. À l’église, on les accepte et on les écoute. Au final, un “faux prophète” est d'autant plus
dangereux que son apparence respire la piété.
Nous percevons maintenant toute la portée des paroles de Jésus.
Les ennemis se trouvant à l’extérieur de l’église sont beaucoup moins à
craindre que ceux ayant réussi à se dissimuler dans l’église. En effet, il est
plus facile pour le berger de prendre soin de son troupeau lorsque le loup est
à l’extérieur de l’enclos. Si le loup parvient à se cacher parmi les brebis en
se déguisant comme une brebis, le berger ne se doutera pas tout de suite de sa
présence. Malheureusement, le loup a alors tout le temps qu’il lui faut pour se
régaler de quelques brebis avant qu’on s’occupe de lui. Mais un tort
irréparable aura déjà été fait au troupeau. C’est pourquoi il est d’une
importance capitale pour le bien-être de l’église de savoir identifier ces faux
prophètes le plus tôt possible. Ceci limitera les dommages qu’ils pourraient
causer.
Cela dit, nous constaterons qu’il y a un lien étroit
entre ce passage (Matthieu 7.15) et celui que Paul utilise pour mettre en garde
l’Église d’Éphèse contre les faux prophètes en Actes 20. 29.
2. Les « loups cruels » comme adversaires de l’Évangile (Actes 20.29)
« Je sais qu'il
s'introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n'épargneront
pas le troupeau,… »
La
métaphore « loups cruels » évoquée par Paul sur un ton prédictif, se
donne comme identification des adversaires de l’Évangile. La projection de la
figure des adversaires de l’Évangile dans la métaphore « des loups cruels »
détermine d’abord les actions dévastatrices qu’ils pourront commettre dans la
bergerie. Puisque les évêques sont
chargés de la garde d’un troupeau (v. 28), le terme exhortatif « soyez vigilants sur… tout le troupeau »
revêt une importance indéniable. Car, le troupeau est indubitablement menacé
par ces « loups cruels»[6].
Dans
l’Ancien Testament, la férocité des « loups » caractérise, comme nous
l’avons dit ci-haut, les mauvais
personnages ou mauvais gouvernants[7]. La tradition hellénistique donne assez
souvent une valeur guerrière à la métaphore
« loup »[8].
Toute allusion aux adversaires venus de l’extérieur et à leur identité dans le
Nouveau Testament s’efforce de les identifier aux « loups » ou à des
agents séducteurs qui détournent spirituellement le troupeau de Dieu : « Méfiez-vous des faux prophètes qui
viennent à vous vêtus en brebis, mais au dedans ce sont des loups rapaces »
(Mt 7.15). La figure du berger, chez le Jésus johannique, par exemple, énonce
une antithèse opposant les bons bergers et les faux bergers illustrés par des
« loups féroces » qui s’introduisent dans la bergerie pour voler, égorger et détruire[9].
Mais, en Ac 20.29, la question est de
savoir si le terme « loups cruels » a en vue, chez le narrateur, une
hérésie précise ou s’il fonctionne simplement comme élément avertisseur anti-hérétique.
Car l’expression « après mon départ » semble se présenter comme
indice invitant à se préparer à vivre des tensions déjà existantes. C’est dire
que le discours s’inscrit ici dans une histoire de conflits qui remontent
certainement au vécu de Paul et auxquels
les vrais pasteurs ne peuvent échapper. Car, c’est une réalité dirimante
assez récurrente, comme on l’a déjà vu,
dans l’apostolat de Paul.
Quelle
est donc l’identité réelle de ces adversaires de l’Évangile ? Telle est la
question qui nous préoccupe et à laquelle nous voulons tenter de trouver une
réponse.
Les
« faux docteurs » dénoncés comme de « loups féroces »
peuvent s’inscrire sous deux ordres différents : d’une part, on peut faire
allusion aux maîtres
gnostiques, qui non seulement donnent des enseignements plus spiritualistes,
mais qui développent aussi l’esprit matérialiste. C’est-à-dire qu’ils font
payer par leurs auditeurs l’enseignement et l’initiation qu’ils dispensent[10].
Ensuite, il y a ceux qui prônent plus de traits judaïsants[11].
En fait, on déduit que
l’image de « loups cruels » incarne ici deux adversaires de
l’ère lucanienne: le gnosticisme[12]
et le judaïsme[13].
En
effet, cette mise en garde contre les « faux docteurs »
qui « enseigneront » sournoisement « des doctrines
pernicieuses » revêt une menace venant de l’extérieur. Le terme « loups cruels », soulignons-le, ne désigne
pas ici des partis, ou des écoles philosophiques, mais des opinions[14].
En d’autres termes, les « loups
cruels » ne sont pas des groupes de gens qui professent des doctrines
erronées, mais les convictions elles-mêmes. C’est dire que ce langage
persuasif tend à assimiler l’hérésie et
ses propagateurs[15].
Par
la métaphore « loups cruels », le narrateur fait même très
précisément des adversaires de l’Évangile
les instruments dont dispose Satan, pour s’emparer de tous les croyants et
les asservir, concrétisant ainsi ce que dit, à propos, Christ [16]. Par ailleurs, on remarque que Paul, en
pointant les adversaires de l’Évangile, veut établir un lien déterminant entre
la doctrine du Christ à préserver et la façon de vivre comme croyants
authentiques du christianisme.
Des
deux passages, il ressort que, puisque
les “faux prophètes” sont si dangereux, il faut que les élus puissent les
reconnaître, et Jésus affirme que c'est possible. Evidemment , les “faux
prophètes” traitent d'hérétiques ceux qui les dévoilent par les Ecritures, et
cela augmente la confusion. Mais, il faut savoir que l'apparente pureté
doctrinale n'est pas un critère suffisant pour les déceler. La doctrine des
pharisiens qui ont condamné Jésus semblait plus correcte et plus complète que
celle de la Samaritaine qui venait de découvrir qui était Jésus, et cependant
la dynamique de la Vérité était désormais en elle. C’est dire que la pureté
doctrinale est un critère insuffisant : car tous les courants religieux se
prévalent de respecter les Ecritures, à tort ou à raison. Les “faux prophètes” prétendent annoncer beaucoup de vérités. Lorsqu'un vrai prophète est suscité par Dieu.
Seulement,
le “loup” demeure toujours “ravisseur” car ce n'est pas le cœur de Dieu qu'il
désire satisfaire, mais lui-même, en convoitant pouvoir et gloire terrestres.
Animé par l'esprit de celui qui a tenté Jésus dans le désert, il travaille pour
son ventre, pour se faire un petit royaume religieux. Tel est son régime
alimentaire. C'est ainsi qu'une partie du clergé s'est emparée du troupeau. En
fin de compte, ce “loup” capture des âmes pour le compte du Diable dont il est
le serviteur inconscient. Les “faux
prophètes” sont des “loups” ayant
l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force, la révélation intérieure de l'amour de Christ
(2 Tim. 3:5).
Conclusion
Alors
que la société tente de modifier la perception que l’on a du loup, le
personnage du loup dans la Bible est la
référence incontournable que les chrétiens doivent retenir car elle est
essentielle pour comprendre toutes les œuvres du diable. La métaphorisation du loup
est un moyen pour parler des choses pernicieuses avec toujours une vocation d’avertir
les chrétiens contre les séductions du diable. Ainsi par le biais du loup, le
chrétien va pouvoir découvrir que le terme « faux prophète » suggère
une perversion spirituelle hostile à Dieu plutôt que l'immoralité (même si
celle-ci caractérise certains “faux prophètes” grossiers, tels ceux dénoncés en
2 P. 2:17-22). Ils ne sont pas ignorants, mais n'acceptent pas la vérité quand
elle s'oppose à leur intérêt.
Prof.
Jimi ZACKA
Exégète,
Anthropologue, Chercheur
[2] Genèse, xlix, 27. Les citations bibliques sont
tirées de la Vulgate de Saint Jérôme, dans l’édition en ligne de la Biblia
Sacra :http://www.thelatinlibrary.com/bible.html
[3]
« Benjamin
est semblable à un loup ravisseur. De grand matin, il dévore sa proie, et sur
le soir encore, il partage le butin » (nous traduisons).
[4] Ézéchiel, 22.27
et Sophonie 3.3.
[5]
« Car
Grégoire dit dans une de ses homélies, “le loup vient sur les moutons chaque
fois qu’un pilleur injuste opprime les fidèles et les humbles”. » (Thomas d’aquin, Summa
theologiae, Roberto Busa (éd.),
Stuttgart, Fromman-Holzboog, 1980, IIa-IIae. q. 40, a. 2 ag1, nous
traduisons).
[6] Nous référons à
quelques textes bibliques qui notent le thème qui cite le loup et l’agneau
comme des animaux entre lesquels aucune entente n’est possible (Si 13.17 ;
cf. Mt 10.16 ; Lc 10.3) . Par ailleurs, le livre d’Esaïe inscrit
cette éventuelle entente entre ces deux animaux sur le registre eschatologique,
c’est à dire que l’entente se réalisera à la fin des temps (Es 11.6 ;
65.35) .
[7] Cf Ez 22.27 ; So 3.3.
[8] Homère, par exemple, en parlant des
guerriers grecs attaquant les Troyens, écrivait : « On dirait des loups
malfaisants, se ruant sur des chevreaux ou des agneaux , qu’ils ravissent aux
flancs brebis, quand la sottise du berger les a laissés, dans la montagne, se
séparer de son troupeau : eux s’en sont aperçus et, à qui mieux mieux,
vite se saisissent des pauvres bêtes au cœur timide » . Iliade XVI, p. 352-355, trad. P. Mazon, cité par Dupont, Le Discours de Milet, Paris :
Cerf, 1969. p. 210 .
[9] Cf. Jn 10.1,8,10.
[10] A. Le Boulluec, La notion de l’hérésie dans la littérature grecque II°- III°siècles,
vol.1, De Justin à Irénée, Paris : Etudes Augustiniennes, 1985,
p. 145.
[11] Selon l’étude
de Redalie, .Paul après Paul, Genève : Labor et Fides, 1994, p. 365, on
peut retrouver sans doute dans la tradition paulinienne et chez les Pères de
l’Eglise des questions sur lesquelles le judaïsme s’impose pour créer des
conflits. Ces questions portent souvent sur les « controverses sur la
loi » (cf.Tt 3.9) ; la circoncision (Tt1.10) ; les mythes juifs
et commandements humains Tt 1.14 ; les prescriptions alimentaires (1Tim 4.3) ;
ou la discrimination entre le pur et l’impur
(Tt 1.15).
[12] Le gnosticisme
a toujours prôné des enseignements plus spiritualistes fondés sur l’éthique
ascétique (1Tm 4.10), sur l’affirmation selon laquelle la ressurection a déjà
eu lieu (2Tm2.18), et sur le problème des généalogies (1Tm 1.4, Tt 3.9).
Cf Ibid ;
à cette question, lire aussi A.D.Nock,
Christianisme et Hellénisme, (Lectio divina 77), Paris : Cerf,
1973, p. 18-23.
[13] Nous nous
accordons avec Marguerat, La Première Histoire du Christianisme,
op.cit., p. 205, pour dire ici que
« de tous les écrits du NT, l’œuvre de Luc présente non pas l’image la
plus négative du judaïsme, mais la plus difficile à cerner ». Toutefois,
il faut aussi voir la manière dont les juifs sont chargés d’accusation, dans
les Actes, des tensions qui existent
entre les chrétiens et le judaïsme. Cf. Ac 3.14-15 ; 4.27 ;
7.51-53 ; 9.27 ; 21.27-36.
[14] Exemples
donnés, ainsi que d’autres références, par A.
Le Boulluec, op.cit.,
p. 38-64.
[15]
Ibid, , p. 22.
[16] Cf. Mt 7.15 ; 13.38-39.
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