lundi 6 avril 2020

COVID19 : ET SI LA PIERRE N'ETAIT PAS ROULEE... ?


« Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide…et nous sommes les plus malheureux des hommes » (1 Cor 15, 17, 19).

COVID19 ne doit pas nous faire oublier la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ. Car, la foi en la résurrection du Christ est la clef de voute de la foi chrétienne. Si nous la nions, tout s’effondre tout autour de nous. Et, d’ailleurs, c’est pour cela que l'Apôtre Paul le redit avec force aux chrétiens de Corinthe : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide…et nous sommes les plus malheureux des hommes » (1 Cor 15, 17, 19). 

Si le Christ n’est pas ressuscité, Jésus reste un personnage prestigieux du passé, un sage qui peut, peut-être, offrir un bel exemple de la vie, mais qui n’apporte aucune aide pour affronter aujourd’hui l’épreuve que nous vivons aujourd’hui, l’expérience de la culpabilité, la solitude ou la mort. 

Or, nous affirmons dans la foi que Jésus est venu apporter le salut à l’homme et que sa résurrection est source de vie nouvelle pour tous. C’est ce que nous proclamons quand nous récitons le Symbole des Apôtres et que nous confessons : « il a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts ». 

« Descente aux enfers » et « résurrection des morts » sont les deux faces d’une même réalité. Y réfléchir nous fait entrer dans la compréhension du mystère pascal.
Que signifie « est descendu aux enfers » ? L’affirmation semble avoir un petit relent de mythologie. Elle nous dit pourtant des choses essentielles. Le terme « les enfers », le shéol, désignait à l’époque de Jésus le séjour des morts. Affirmer que Jésus y est descendu vient tout d’abord souligner la réalité de sa mort. Jésus n’est pas venu prendre notre humanité du bout des doigts. Il est passé par la souffrance, l’angoisse de la mort et la réalité de la mort. Tous les rites funéraires qui sont déployés le concernant attestent cette réalité : on entoure son corps de bandelettes, avec des aromates, on lui cherche un tombeau, on l’enveloppe dans le suaire après lui avoir mis un linge sur la tête et, enfin, on roule sur lui la pierre du tombeau.

Mais la descente au séjour des morts a aussi une autre signification. Dans son mystère pascal, Jésus vient rejoindre tout homme pour le libérer et lui donner la vie de Dieu. La résurrection vient provoquer une brèche dans tous les enfers, dans toutes les prisons, dans tous les enfermements qui retiennent les hommes : enfer de la culpabilité et du péché dont on paraît ne pas pouvoir sortir, enfer de la violence, de la torture et de la guerre, enfer des addictions de toutes sortes, à l’alcool, à la drogue, au sexe, enfer de la dépression ou de la maladie, enfer de la solitude qui vous ronge l’âme, enfer de la perte de l’être aimé qui vous rend inconsolable et finalement, enfer du covid19

Jésus veut rejoindre chacun de nous dans ce moment difficile pour nous témoigner de la miséricorde du Père. Il vient manifester ainsi la tendresse de Dieu, d’un Dieu qui aime l’homme, espère en lui et l’appelle à la vie. Si Jésus a affronté dans sa passion la grande solitude de la mort, c’est pour que aucun homme ne soit plus jamais seul. Il a pour chacun une parole qui lui ouvre un avenir. Même au bon larron qui va mourir sur la croix en même temps que lui, il dira : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23, 43).

Cette semaine, nous confessons ensemble cette vie nouvelle que met en nous le Ressuscité, cette transformation intérieure qu’opère en nous son Esprit si nous le laissons agir dans nos vies. 

Nous sommes appelés aujourd’hui par le Seigneur à être sa communauté, une communauté témoin de sa force de résurrection, une communauté témoin d’espérance, de guérison et de libération de tous les enfers, y compris l’enfer de coronavirus. Soyons cette communauté qui, avec le Christ, ouvre des brèches de la victoire sur covid 19 et d’une nouvelle vie. 

La résurrection du Christ ne nous tire pas vers l’enfer de cette pandémie. Elle se donne à vivre aujourd’hui. Et elle se donne à vivre à tous.

En effet, ne croyons pas que la puissance du Ressuscité ne se manifeste que dans des miracles et bénédictions que nous souhaitons tant. Elle se vit dans la vie de tous les jours. Quand vous redonnez espérance et courage, quand vous prêtez attention et rendez service, quand vous permettez à un frère ou une soeur de reprendre confiance en lui-même, quand vous rendez une visite à une personne qui est seule, quand vous refusez de pactiser avec le défaitisme, le dénigrement et le mépris de l’autre, vous rayonnez autour de vous, même sans le savoir, la vie du Ressuscité. Quand vous prenez un temps de recueillement dans la prière pour ceux qui souffrent de cette pandémie covid19.

Alors, si vous êtes vraiment ressuscités avec le Christ (Col 3.1), faites rouler maintenant la pierre pour que d'autres sortent du tombeau de coronavirus et  des épreuves auxquelles ils font face en ce moment. 

Le Christ est ressuscité !

Prof. Jimi ZACKA

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